Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?
J’ai longtemps été médecin dans la fonction publique. J’ai travaillé 21 ans comme médecin du travail pour les Mairies et pour un syndicat intercommunal. Dans ce métier, j’ai été confirmée que la santé mentale est importante, si ce n’est plus que la santé physique. Depuis 2011, je suis des formations en psychanalyse, en analyse transactionnelle, en psychopathologie et en cycle des émotions dans le but de m’installer. Je me suis installée à mon compte mais j’ai aussi eu envie de rendre ces outils accessibles à des personnes qui ne les connaissent pas et qui n’ont pas les moyens de consulter un spécialiste. J’ai eu envie de donner car j’ai beaucoup reçu au cours de ce parcours.
Comment avez-vous connu l’association Voix de Nanas ?
Je connais bien Isabelle Boulanger, directrice de l’association. J’ai fait la démarche de lui proposer mes services auprès des femmes, de faire quelques essais en toute simplicité pour être dans l’écoute. Je pense aussi que l’évolution de la société va passer par une valorisation du rôle des femmes sur tous les grands enjeux actuels et j’ai envie de contribuer à les soutenir.
Quelle est votre action dans l’association ?
Ici l’association donne de la sécurité et de la protection aux femmes par des aides juridiques et administratives. Moi je reste sur ma part : au départ, il s’agissait juste de proposer des temps d’écoute active. Cela consiste à écouter son interlocuteur avec attention et à lui retourner ce qu’il dit et ressent sans jugement. Il s’agit de faire un reflet neutre de son propos plutôt que de donner son propre avis. Je ne veux pas donner de conseils, ni manipuler la personne. Je préfère amener la personne à s’observer, ressentir ses émotions, comprendre son comportement et trouver sa solution. Donc, au-delà de l’écoute, je leur transmets ces outils qui permettent de reprendre confiance en elle et d’agir pour initier des changements dans sa vie. Ceci, bien sûr, si elle est d’accord d’aller plus loin. Je consacre entre deux et quatre heures par semaine aux entretiens pour l’association. Je retravaille ensuite les situations chez moi.
Que vous apporte cet engagement bénévole ?
Il me met vraiment en joie : les personnes s’ouvrent, se sentent plus légers ! C’est un partage de cœur à cœur à travers une relation authentique. C’est un début d’autonomie pour ces femmes qui ont subies autant de violences.
Pour vous, être bénévole c’est… ?
Donner sans attendre en retour
Interview angelique dujardin (403.18 Ko)